Cahiers ARAGON
« Je revois l’extraordinaire compagnon de promenade qu’il était. Les lieux de Paris, même les plus neutres, par où l’on passait avec lui étaient rehaussés de plusieurs crans par une fabulation magico-romanesque qui ne restait jamais à court et fusait à propos d’un tournant de rue ou d’une vitrine. Même avant le Paysan de Paris, un livre comme Anicet donne idée, déjà, de ces richesses. Nul n’aura été plus habile détecteur de l’insolite sous toutes ses formes ; nul n’aura été porté à des rêveries si grisantes sur une sorte de vie dérobée de la ville […]. Aragon était en ce sens étourdissant – y compris pour lui-même. »
André Breton, Entretiens